Actu

Technologie et amélioration de l’égalité des sexes : perspectives actuelles

En 2023, moins de 30 % des emplois dans le secteur technologique en Europe sont occupés par des femmes, selon Eurostat. Dans les comités de direction des principales entreprises de la tech, la proportion féminine dépasse rarement 20 %. Pourtant, le nombre de diplômées en informatique a progressé de 12 % en dix ans.Certaines plateformes d’intelligence artificielle reproduisent des biais sexistes, tandis que d’autres outils numériques servent à promouvoir l’inclusion. Les politiques publiques peinent à combler l’écart, malgré des initiatives ciblées et des financements accrus pour la formation et l’accompagnement des talents féminins.

Où en est l’égalité des sexes dans la technologie et la science aujourd’hui ?

Dans le secteur technologique, le déséquilibre ne laisse aucune place au doute. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : moins de 30 % des emplois de la tech européenne sont aujourd’hui détenus par des femmes. La France ne fait pas exception. Mais la réalité se complique davantage dans les instances de pouvoir : à la tête des comités exécutifs, la proportion féminine plonge, souvent en dessous des 20 %.

Il ne suffit pas de franchir la porte du supérieur ou de réussir une formation scientifique : l’accès à la carrière, les promotions, la légitimité dans l’entreprise, tout se négocie dans un contexte où les obstacles persistent. D’après les indicateurs européens, la situation reste figée ; les pays nordiques affichent une progression, mais l’ensemble du continent patine, certaines régions stagnent à la traîne.

Quelques chiffres suffisent à prendre la mesure de cette sous-représentation :

  • En France, le nombre de femmes diplômées en informatique a augmenté de seulement 12 % en dix ans.
  • Dans le numérique, les femmes représentent à peine un quart des effectifs.

La donne ne varie guère d’un pays à l’autre. Filles et femmes continuent d’être minoritaires dans les filières scientifiques, et les places décisionnelles se ferment tôt pour la plupart d’entre elles. Les freins sont multiples : mécanismes d’accès, pouvoir verrouillé, stéréotypes de genre… L’égalité, ici, reste une ligne d’horizon qu’on aperçoit de loin.

Quels obstacles freinent encore l’accès et la progression des femmes dans les domaines technologiques ?

Les chiffres esquissent le décor, mais ce sont les trajectoires individuelles qui révèlent la réalité. Derrière chaque pourcentage, des parcours interrompus, des envies étouffées. On parle d’un plafond de verre qui résiste encore et toujours : les stéréotypes s’installent dès la formation, déterminent les orientations, sapent l’estime, repoussent des vocations. Trop peu de modèles féminins exposés ; le doute s’immisce très tôt.

À l’échelle du secteur, les barrières se multiplient. Les circuits de recrutement privilégient l’homogénéité, répètent les schémas anciens. Côté salaires, l’écart demeure significatif : il atteint 16 % dans la tech, rappelant qu’à formation égale, la reconnaissance ne suit pas. La moindre ascension est semée d’embûches, aggravées par la faible prise en compte des réalités parentales, entre responsabilités professionnelles et exigences de la vie privée.

Trois grandes difficultés continuent de peser :

  • Des algorithmes biaisés qui perpétuent les discriminations au sein de l’intelligence artificielle
  • Des dispositifs de congé parental mal adaptés aux évolutions de la tech
  • Des violences qui s’infiltrent, parfois insidieuses, parfois frontales, dans les univers professionnels comme dans les espaces numériques

La résistance ne vient pas seulement des structures. Les réseaux d’influence sont presque exclusivement masculins, limitant la solidarité et la progression féminines. Les opportunités de mentorat se font rares, et les quelques femmes qui percent les plafonds restent isolées. L’absence de transparence dans les sélections, la rigidité des horaires et la persistance des stéréotypes au sein même des systèmes d’évaluation prolongent le déséquilibre.

Jeune femme souriante en extérieur avec un ordinateur portable

Des pistes concrètes pour promouvoir une véritable égalité des sexes dans l’innovation

Il ne suffira pas d’attendre : la parité avance quand on s’en donne les moyens. Une impulsion concrète s’impose, du collège aux comités stratégiques. Encourager l’appétence scientifique des jeunes filles très tôt, c’est ouvrir la porte d’un autre futur. Si des initiatives émergent ici et là, le rythme est loin d’être suffisant : à peine 20 % des femmes occupent un siège de direction dans la tech.

Dans les entreprises, il ne s’agit plus seulement de motiver : accompagner, soutenir, bâtir des dispositifs de mentorat, deviennent indispensables. Instaurer la transparence sur les salaires dévoile les inégalités et pousse à la remise en question. Mais l’objectif ne s’atteint qu’avec des mesures concrètes : imposer des quotas aux niveaux stratégiques, combattre les biais dès l’embauche, revisiter l’organisation du travail au prisme de la parentalité.

Pour accélérer la dynamique, plusieurs leviers peuvent être mobilisés :

  • Renforcer et faire connaître les réseaux féminins dans la tech
  • Procéder à des audits réguliers des systèmes algorithmiques afin d’éviter la réintroduction de stéréotypes sexistes
  • Développer des synergies entre secteurs public et privé, s’inspirer des grands objectifs internationaux de diversité

L’avenir de la technologie ne se joue pas à huis clos. L’heure n’est plus aux promesses. Miser sur la diversité, unir les regards, histoires et talents : voilà ce qui donnera un nouveau souffle à l’innovation. Et si la tech de demain reflétait enfin la palette humaine qui la compose…